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Le charnier de Verdun

Le charnier de Verdun
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Le photographe Jean-Pierre Bonfort revient sur les traces du tonnelier Louis Barthas qui a laissé 10 carnets de notes prises au fil de ses quatre ans de guerre.

Ce jour là, 17 mai, de midi à quatre heures du soir, les Boches déchaînèrent sur la cote 304 un des plus terribles bombardements que j’aie vus et entendus au cours de cette guerre. Une fumée épaisse mêlée de poussières où surnageaient des flocons noirs ou d’un vert liquide […] tandis qu’une odeur de soufre ou de je ne sais quoi, relents fades de chair pourrie remuée nous prenait à la gorge. Comme les vagues d’un océan en furie, les rafales de fer et de feu avançaient, reculaient, avançaient encore submergeant la cote 304 d’une pluie de mitraille. Et dire que nous n’occupions qu’un point, un chaînon, du système de défense de Verdun ! À notre droite à Avocourt, à notre gauche, vers Chattancourt la canonnade faisait rage. Et de l’autre côté de la Meuse, vers Damloup ! Fleury ! Le fort de Vaux ! C’était encore pire.

© Jean-Pierre Bonfort

  • Date
    26 avril – 19 mai 1916
  • Lieu
    Mort Homme, Meuse
  • Auteur(es)
    Jean-Pierre Bonfort
  • Description technique
    Photographie couleur, 61 x 70 cm
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la Photographie, EP-1147-Boîte Fol, 10e cahier, page 296

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm215200634w