« La Belle Charité »

Source de séduction, la beauté féminine est faite de stéréotypes que ne cesse de ressasser la littérature. Ainsi le romancier Charles Sorel a décidé d’illustrer son Berger extravagant (1627) par un singulier portrait de son héroïne Charite. En actualisant les métaphores les plus éculées du discours amoureux, le visage de Charite devient un condensé de toutes les grâces féminines qui sont censées attirer les hommes : ses cheveux sont des filets qui accrochent les cœurs, le dieu Amour trône sur son front, ses yeux sont des soleils et en même temps lancent des flèches par un mouvement d’arc de ses sourcils, son teint est semé de lys et de roses, ses lèvres de corail laissent voir des dents blanches comme des perles, ses seins sont des globes parfaits. Le traditionnel discours d’éloge de la beauté féminine est révélé au lecteur comme un ensemble de clichés convenus.
© Bibliothèque nationale de France
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Date
1627-1628
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Lieu
Paris, chez T. Du Bray
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Auteur(es)
Frontispice de Crispin de Passe pour Le Berger extravagant, partie 2 de Charles Sorel, sieur de Souvigny (1600-1674)
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Description technique
Gravure sur cuivre
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Provenance
BnF, département Littérature et art, Y2-7051
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Lien permanent
ark:/12148/mmvcnrbrpjc8g