L’Ami des enfans

Né à Bordeaux en 1747, Arnaud Berquin se fait d’abord connaître comme littérateur par ses Idylles (1775) puis ses Romances (1776). Devenu précepteur des enfants de Charles-Joseph Panckoucke, il se spécialise dans les écrits pour la jeunesse, publiant en 1777 un recueil de Lectures pour les enfans ou Choix de petits contes. Mais c’est surtout avec les vingt-quatre numéros de L’Ami des enfans, publiés en 1782-1783, qu’il passe à la postérité, inaugurant en France les publications en livraisons périodiques destinées à la jeunesse et associant durablement son nom à un genre, celui de petites historiettes morales ancrées dans le quotidien de l’enfant et qualifiées péjorativement de « berquinades » dans la seconde moitié du 19^e siècle en raison de leur fadeur. Fort de ce succès et s’adaptant à l’âge croissant de ses élèves, il fait paraître en 1784-1785 L’Ami de l’adolescence.

Lors de sa seconde attribution, le prix Montyon, créé en 1782 pour récompenser l’ouvrage le plus utile aux mœurs et le mieux écrit, est décerné à L’Ami des enfans au dépens de Mme de Genlis. Le succès ne se démentira pas tout au long du 19^e siècle ainsi qu’en témoignent les multiples rééditions successives – notamment en version abrégée –, précédées de notices par Jean-Nicolas Bouilly (édition Didier, 1845), Champagnac (édition Lehuby, 1857) ou Louis Tarsot (Laurens, 1898) et enrichies des figures de Borel (édition Renouard, 1803) ou Staal. La présente affiche annonce l’édition de 1844, à la Librairie pittoresque de la jeunesse, illustrée de vignettes sur bois et de lithographies de Ferogio.