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Huîtres où se trouvent les perles

Détail du globe terrestre de Coronelli
Huîtres où se trouvent les perles
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On trouve des perles en plusieurs endroits de la côte de l’Inde. Voici comment elles se forment.

Il y a dans la mer une espèce d’huître qui s’élève au mois d’avril à la superficie de l’eau pour recevoir dans leur [sic] sein des gouttes de la pluie qui tombe ordinairement pendant ce mois. Elles se retirent ensuite au fond de la mer où les gouttes d’eau se changent en autant de perles, leur coction n’est parfaite qu’à la fin d’août et si on les ouvrait plus tôt on n’y trouverait qu’une matière molle à peu près comme de la glu, ce qui est cause que la pêche ne s’en fait pas dans le mois de septembre de la manière qui suit : Les plongeurs qui pêchent les perles se bouchent le nez avec une espèce d’étui fait de corne de bouc, ils se frottent les oreilles avec de l’huile pour empêcher l’eau d’y entrer et mettent un sac à leur cou. Ils descendent dans cet équipage au fond de la mer, le long d’une corde attachée à leur barque et au bout de laquelle il y a une pierre. Quand ils ont rempli leur sac d’huîtres, ce qu’ils font le plus vite qu’ils peuvent, ils secouent la corde pour avertir qu’on les retire, mais il arrive quelque fois que ces plongeurs soient étouffés dans l’eau parce qu’ils secouent la corde trop tard.

Les plus belles perles se trouvent dans le golfe de Bassora sur un grand banc qui est sur la côte méridionale de ce golfe et où on voit écrit sur le globe : Banc où on pêche les perles. Le roi de Portugal entretenait là autrefois un commis qui avait soin de cette pêche, à laquelle plus de 3 000 hommes étaient occupés pendant tout le temps qu’elle dure. Entre le cap Comorin et l’île de Ceylan il se trouve aussi beaucoup de perles, mais qui ne sont pas tout à fait si belles que celles du golfe de Bassora. Le roi de Portugal était aussi maître de cette côte où il entretenait plus de 4 000 hommes à pêcher sous la conduite d’un capitaine portugais. Les Hollandais sont maintenant maîtres de cet endroit.

Il se trouve des perles non seulement dans plusieurs autres endroits des Indes, mais même dans l’Amérique et ailleurs. Celles de l’Amérique ont été épuisées par l’avarice des Espagnols qui en ont tant pêché qu’ils en ont presque détruit l’espèce. Les perles de ces derniers endroits ne sont pas à beaucoup près ni si belles, ni si grosses que celles des deux endroits de l’Inde dont il vient d’être parlé.

Quelques auteurs modernes veulent que les huîtres ne s’élèvent pas à la superficie de l’eau pour recevoir les gouttes d’eau de la pluie ; la raison qu’ils en donnent est que celles qui sont attachées aux rochers et qui n’en sortent point qu’on ne les arrache ont des perles comme les autres. Ils disent que les perles s’engendrent indifféremment partout de la chair de l’huître.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1681-1683
  • Lieu
    Paris
  • Auteur(es)
    Vincenzo Maria Coronelli (1650-1718), cartographe et cosmographe 
  • Description technique
    Charpente en bois, armatures métalliques, peintures
    Diamètre : 3,85 m. 2,3 tonnes
  • Provenance

    BnF, département des Cartes et plans, GE A 500 RÉS

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm5022005347