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Album de surimono - Volume II - L’homme (jin)

Album de surimono - Volume II - L’homme (jin)
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Ces surimono furent rassemblés au fur et à mesure et montées en trois albums par un citadin cultivé d’Edo nommé Nagashima Masahide, ou Kizan, sous son nom de plume. Ce dernier fréquentait nombre de lettrés et de poètes dont certains bien connus, comme Ôemaru, Yomo no Magao ou Asakusa no Ichihito, qui lui donneront leur autographe calligraphié en guise de préface. Les albums – dont chacun porte un titre manuscrit différent – furent composés en trois étapes : le premier, « le ciel » (ten) [OD-173], vers 1800-1801 ; le deuxième, « la terre » (chi) [OD-172], vers 1805 ; et le troisième « l’homme » (jin) [OD-171], en 1812. Ils constituent un témoignage précieux pour l’histoire du surimono à son apogée, car toutes ces œuvres de haute qualité artistique et technique sont parfaitement conservées sous leur forme originale sans avoir à subir des coupures de texte.
Plus de trente artistes en sont les auteurs : en particulier Hokusai et Shunman, deux grands maîtres prolifiques du surimono, avec, à eux seuls, près de deux cents œuvres, auxquelles s’ajoutent une vingtaine d’œuvres de Shinsai. Quelques pièces de Sôri, de Hokuba ou de Hokuga sont également incluses, tandis que figurent peu de signatures d’Utamaro, Eishi, Kiyonaga, Shigemasa, Chôki, Toyokuni, Kyôden ou Hokkei.
La collection est constituée en majeure partie de surimono de kyôka commandés à l’occasion du Nouvel An (saitan surimono).
Les sept surimono présentés ici font partie du dernier des trois albums factices, comprenant quatre cent trente-neuf surimono et vingt autographes divers datant de la période de 1790 à 1812. Six d’entre eux sont imprimés luxueusement avec des rehauts d’or et d’argent et, parfois, avec un procédé de gaufrage (karAzuri ou kimedashi). (K. K.)

En effet, une autre démarche de ces clubs privés, furent les surimono. Les surimono étaient des cartes événementielles, des cartes de circonstance pourrait-on dire. Elles étaient imprimées pour fêter un anniversaire, une commémoration, le jour de l’an, une fête, une fête saisonnière. C’est dans ces surimono qu’apparaissent les natures mortes que nous ne trouvons pas ailleurs dans l’estampe japonaise, sinon comme accessoires dans des scènes de maisons vertes. Ces surimono furent collectionnés au 18e siècle par une personnalité japonaise importante, Kizan, qui les colla dans des albums. Les trois albums qu’il composa et qui contiennent plus de quatre cents surimono, souvent des pièces uniques, sont conservés à la Bibliothèque nationale de France. Il s’agit là véritablement d’un trésor conservé au département des Estampes. Toutes ces petites images, extrêmement raffinées, sont accompagnées de poèmes qui peuvent être ou puisés dans la littérature classique, ou composés par le personnage qui invitait ses amis à une soirée.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Vers 1796 - 1812
  • Auteur(es)
    Kubo Shunman, Kitao Shigemasa, Katsushika Hokusai, Ryûryûkyo Shinsai et als
  • Description technique
    Surimono collés sur papier et montés en album à reliure accordéon
    Impression polychrome. 405 x 298 mm (l’album)
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE OD-171

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm314200077g