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Le Dix-Septième

Extrait du Shiqitie
Le Dix-Septième
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Au cours de la dynastie des Jin, le genre épistolaire devint à la mode dans les cercles littéraires et la calligraphie s’impose comme un art. Les lettres écrites au 4e siècle en style cursif par Wang Xizhi devinrent de véritables modèles calligraphiques très recherchés. Un ensemble de cette correspondance, dont la plus grande partie est adressée à un certain Zhou Fu de la province du Sichuan, fut conservé dans la collection impériale de la dynastie des Liang (502-557) qui passa ensuite dans celle de l’empereur Taizong (r. 626-649) de la dynastie des Tang. Wang Xizhi, calligraphe déjà admiré de son vivant par l’empereur des Liang, fut porté aux nues par Tang Taizong qui déclarait : « Vraiment, ceux qui apprennent à calligraphier doivent en premier lieu connaître les incomparables réussites de Wang Xizhi [...] pour la calligraphie en style courant, c’est la Préface au Pavillon des orchidées, pour la calligraphie cursive, c’est Le Dix-Septième. Il ne laisse aucun de ses points ou de ses traits sans vie.»

Un corpus de ces lettres fut réuni sous le titre Le Dix-Septième, emprunté à la première colonne du recueil et sans rapport avec le nombre total de missives qui oscillait entre vingt trois et vingt neuf selon les sources. Tang Taizong ordonna de réaliser une gravure officielle sur pierre du Dix-Septième qui fut supervisée par son ministre, l’éminent calligraphe Chu Suiliang. Malgré la disparition du corpus, les lettres connurent une large diffusion grâce aux multiples copies et aux estampages qui en furent réalisés. Aucune pièce originale du maître n’étant parvenue jusqu’à nos jours, nous ne disposons que de copies dont certaines semblent, comme celle-ci, d’une grande fidélité. Ce fragment pourrait provenir de l’un des doubles de haute qualité commandés par l’empereur Taizong.
Si l’écriture du corpus du Dix-Septième a fait l’objet d’éloges dithyrambiques, il convient d’en démystifier le contenu. Dans nulle autre œuvre, il n’apparaît de manière aussi flagrante que l’art calligraphique transcende, anoblit le texte au point de l’effacer au profit de la seule valeur esthétique. La substance lamentablement prosaïque de cette correspondance importe moins que sa valeur calligraphique. Il s’agit en effet de lettres d’une affligeante banalité et ce feuillet est une note triviale accusant réception de médicaments.

L’emploi de papiers colorés, en vogue au cours de la dynastie des Tang, confirme le caractère précieux de cette pièce, manifestement une copie de luxe. On peut supposer que ces feuillets tirés d’un ensemble complet appartenaient à quelque amateur.
Déjà admiré de son vivant par l’empereur des Liang, Wang Xizhi, fut porté aux nues par Tang Taizong qui déclarait : « Vraiment, ceux qui apprennent à écrire [= calligraphier] doivent en premier lieu connaître les pièces [dans lesquelles on voit] les incomparables réussites de Wang Xizhi [...] pour la calligraphie en style courant, c’est la Préface au Pavillon des orchidées [Lantingxu], pour la calligraphie cursive, c’est Le Dix-Septième. Il ne laisse aucun de ses points ou de ses traits sans vie. Tel est le [grand] art calligraphique. »
 

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Dynastie des Tang, milieu du 7e siècle (?)
  • Auteur(es)
    Wang Xizhi (321-379 ou 303-361), calligraphe
  • Description technique
    Fragment sur feuille de papier teint en bleu clair, 25,5 x 20,5 cm
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, PELLIOT CHINOIS 4642

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmw2kqmzz4cj1