Le Bouquet d'arbres
2^e état

La planche réduite au bas ne mesure plus que 124 x 211 mm. À droite, des lointains ont été gravés au trait.
Les barbes de la pointe sèche s'écrasant rapidement au passage sous presse, l'estampe n'a pas été imprimée à de nombreux exemplaires et elle est d'une extrême rareté.

C'est le seul paysage de Rembrandt gravé uniquement à la pointe sèche et aussi l'un des plus anciens dans l'histoire du thème, exécuté par ce procédé. Il a esquissé la cabane et très sommairement les contours du bouquet de bois et des branches d'arbres à l'extrême gauche. Il a souligné aussi quelques zones d'ombre. De cette gravure inachevée il a tiré un 1er état à quelques exemplaires et même une contre-épreuve ou peut-être plus. La vivacité du tracé à la pointe sur le cuivre, proche d'un dessin à la plume, rend probable l'exécution sur le motif du début de cette estampe. La composition offrant un premier plan trop vaste, la plaque a été réduite dans sa hauteur par une coupure au bas.

Le deuxième état présente le paysage achevé, sans doute à l'atelier. Le feuillage très dense, d'un velouté profond, modelé par de vigoureuses barbes de pointe sèche, ou au contraire vaporeux, vibrant de lumière sur quelques branches touffues, et le canal ajouté au premier plan procurent une impression de fraîcheur et d'ombre épaisse à l'abri des arbres. Des lointains gravés au trait apparaissent à droite.
Sur certaines épreuves, les contrastes sont accentués : Rembrandt use du blanc et du noir comme de couleurs et obtient un effet pictural. Il structure la composition par la lumière. Le regard est orienté des arbres du premier plan à la trouée de lumière dans les frondaisons et peut suivre l'ensoleillement du feuillage vers les lointains à droite.