Les mobilisations

Contrairement aux espoirs de l’état major allemand, qui, pour appliquer le plan Schlieffen, tablait sur une mobilisation lente et difficile en Russie, l’empire des Romanov est rapidement en mesure de livrer ses premiers combats.

Les Serbes sont les premiers à mobiliser, suite au refus de l’ultimatum austro-hongrois. Des nations belligérantes à l’été 1914, la Serbie est la seule à avoir une expérience récente des conflits : elle est à peine sortie des guerres balkaniques.

« Nous n’avons cessé de nous tenir au premier rang pour épargner aux peuples d’Europe une guerre entre les grandes puissances. […] Acculés à notre défense légitime, nous tirons l’épée, la conscience pure et les mains pures » (Guillaume II, le 4 août)

La mobilisation ne concerne pas que les hommes : conformément au plan XVII, on réquisitionne les chevaux, encore indispensables au transport des troupes et à la logistique, de même que les automobiles, rassemblées sur l’esplanade des Invalides.

Après la déclaration, les ressortissants allemands et austro-hongrois ont vingt-quatre heures pour quitter la France. Au-delà, ils doivent se présenter aux autorités pour être transportés vers des « points de refuge », camps de prisonniers civils.

Une vague de germanophobie gagne le pays. Des commerces dont le nom a une consonance allemande sont saccagés, quelques individus sont lynchés en pleine rue. Ces débordements ponctuels suscitent toutefois une forte réprobation de l’opinion et des autorités.

Caractéristiques des premiers jours de la mobilisation, ces images ont des équivalents dans la plupart des capitales européennes. Les hommes posent pour des agences de presse, dans des mises en scène voulues par les photographes.