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Voltaire en 30 dates

Voltaire par Maurice-Quentin de Latour
Voltaire par Maurice-Quentin de Latour

Bibliothèque nationale de France

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1694
Naissance à Paris (novembre ou février ?) d'un 3e enfant du notaire François Arouet : François Marie, baptisé à Saint-André-des-Arts. L'enfant est rapidement orphelin, sa mère mourant en 1701, alors qu'il n'a que sept ans.

1704
Début de brillantes études chez les jésuites du collège Louis-le-Grand. Après sa philosophie, il entameen 1711 des études de droit qu'il délaaisse cependant rapidement.

1706
Son parrain, l'abbé de Châteauneuf, introduit le tout jeune homme (12 ans) dans la société libertine du Temple.
François Marie rédige sa première tragédie, Amulius et Numitor, dont il ne reste que des fragments.

1713
Séjour à La Haye, comme secrétaire du frère de son parrain, diplomate. Épisode romanesque avec Olympe (« Pimpette ») Du Noyer, une protestante qu'il veut convertir et enlever. Son père, furieux, parle de le déshériter et de l'envoyer à Saint-Domingue

1715
L'influence du Temple et de la cour de Sceaux (chez la duchesse du Maine) le fait briller de tous les feux du nouvel esprit « Régence » : couplets libertins, contes lestes, épigrammes... Mais des vers attaquant le régent et qu'on lui attribue, sans doute à tort, le font exiler six mois à Sully-sur-Loire l'année suivante. Il rédige, pour son retour en grâce, une Epître au Régent.

1717
De nouveaux vers contre le Régent le mènent à la Bastille pour onze mois. II y a l'idée d'un grand poème épique sur Henri IV

1718
Il choisit le nom de Voltaire et rédige sa tragédie Œdipe. Le succès retentissant de cette dernière lui vaut une parodie chez les Comédiens-Italiens, et amène Voltaire à en publier le texte, avec une étude historique et dramaturgique, en 1719.

1722
Mort de son père.
Sur la route de Hollande, il rencontre, à Bruxelles, le poète J.-B. Rousseau avec qui il se brouille. Il séjourne chez Milord Bolingbrake, chef tory exilé en France.

1725
Pensionné par le Régent à partir de 1722, Voltaire connaît l'épanouissement de son succès mondain : reçu de château en château par toute la haute société, il est protégé par Mme de Prie, maîtresse du Premier ministre, le duc de Bourbon, et se voit chargé de participer à l'organisation des festivités du mariage de Louis XV.
Une querelle avec le chevalier de Rohan-Chabot met brutalement fin à cette irrésistible ascension en 1726. Bâtonné par les laquais du chevalier pour avoir répondu avec insolence à une méprisante provocation de celui-ci, Voltaire, qui cherche le duel, est enfermé à la Bastille, et n'en sort que pour l'exil en Angleterre

1728
Rédaction de La Henriade, version définitive de La Ligue, ouvrage entamé en 1723 et dont la publication avait été interdite, alors que son auteur voulait la dédier au jeune roi Louis XV.
Une somptueuse édition illustrée, dédiée à la reine d'Angleterre, est vendue par souscription dans la haute société anglaise, où Voltaire a ses entrées (il a été présenté au roi George Ier et a assisté aux funérailles de Newton en 1727).
Voltaire rentre en France à la fin de l'année.

1729
Par une habile spéculation, à la limite de la légalité, il jette les bases d'une fortune qui, bien placée, deviendra très considérable et lui assurera une complète indépendance.

1731
Malgré l'interdiction officielle, Voltaire fait imprimer clandestinement à Rouen son premier ouvrage historique : l'Histoire de Charles XII.

1733
Début de sa liaison avec Mme Du Châtelet. Il travaille à des livrets d'opéra : Samson, Tanis et Zélide et jette les bases des Lettres philosophiques dans Letters concerning the English Nation (édition anglaise, en anglais).

1734
Une lettre de cachet est lancée contre l'auteur des Lettres philosophiques, condamnées et brûlées par le Parlement. II se réfugie à Cirey, propriété en Champagne de Mme Du Châtelet. Il s'y installe avec elle pour une dizaine d'années, bien qu'il soit autorisé à revenir à Paris dès 1735.

1736
II séjourne deux mois à Paris, où il reçoit une lettre enthousiaste de Frédéric, héritier du trône de Prusse, et noue avec lui une relation épistolaire. Le scandale déclenché par Le Mondain l'engage peut-être à faire un voyage en Hollande. Il suit, à Leyde, les cours du physicien Gravesande, rencontre Boerhaave et d'autres savants.

1738
Voltaire et Mme Du Châtelet envoient chacun un mémoire sur la nature du feu à l'Académie des sciences. Converti depuis plusieurs années aux idées du physicien, notamment par Maupertuis, Voltaire rédige des Eléments de la philosophie de Newton.
Polémiques violentes avec l'abbé Desfontaines (La Voltairomanie) et J.-B. Rousseau.
Rédaction de la Lettre à M. l'abbé Dubos, programme du futur Siècle de Louis XIV, dont les premiers chapitres seront saisis en 1739 à Paris.

1740
De nouveaux documents l'amènent à réviser son Charles XII. Frédéric II devient roi de Prusse. Malgré son ordre, Voltaire n'arrête pas l'impression de l'Anti-Machiavel, traité politique que le roi lui avait demandé de corriger. L'ouvrage paraît peu avant l'invasion de la Silésie par les Prussiens, en décembre (guerre de succession d'Autriche). Officieusement chargé de sonder ses intentions par le cardinal Fleury, Voltaire avait rencontré Frédéric II en novembre.
Rédaction de La Métaphysique de Newton (cet ouvrage sera intégré aux Éléments de la philosophie – c'est-à-dire de la physique – de Newton en 1741).

1741
La tragédie Mahomet est créée à Lille et connaît un grand succès. Protestation de l'ambassade de Turquie. En 1742, la pièce fait scandale à Paris auprès des dévots, qui la font interdire.

1745
Désormais en faveur à la cour de Versailles, notamment grâce au marquis d'Argenson, Voltaire est nommé historiographe de France, puis, gentilhomme ordinaire du roi. Voltaire collabore avec Rameau pour créer La Princesse de Navarre, comédie-ballet pour le mariage du Dauphin et l'opéra Le Temple de la gloire. Mais en 1747, un mot imprudent lâché au jeu de la reine l'oblige à se réfugier à Sceaux, auprès de la duchesse du Maine. Sa faveur est perdue

1748
Il passe l'année à Lunéville, à la cour du roi Stanislas, avec Mme Du Châtelet. Rédaction de la tragédie Sémiramis, du Panégyrique de Louis XV et de Zadig, conte philosophique.

1749
Début de son amitié avec Diderot.
Mme Du Châtelet accouche d'une fille, fruit d'une liaison avec le poète Saint-Lambert. Elle meurt quelques jours après. Voltaire est inconsolable

1750
Début de la vie commune avec sa nièce, Mme Denis. Voltaire cède à l'appel de Frédéric II et se rend à Potsdam ; il y devient son chambellan. Rapidement, une brouille s'installe entre le philosophe et le souverain. En 1753, Voltaire lui présente sa démission, que Frédéric II refuse tout d'abord, avant de le laisser partir, en annonçant qu'il le « chasse ». II trouve un prétexte pour le faire brutalement arrêter et séquestrer à Francfort pendant plus d'un mois. Ne pouvant rentrer à Paris, Voltaire erre dans l'Est, cherchant où se poser (Strasbourg, Colmar, Lyon)

1755
Voltaire s'installe près de Lausanne, aux Délices, avec Mme Denis, générant l'inquiétude des membres du consistoire de Genève devant l'activité théâtrale qui s'y déroule.
Il rédige une Épître en arrivant dans sa terre près du lac de Genève, la tragédie L'Orphelin de la Chine et des articles pour l'Encyclopédie.

1756
Début de la guerre de Sept Ans. Voltaire célèbre la victoire de son ami le maréchal de Richelieu à Minorque, mais intervient, en vain, pour sauver son vaincu, l'amiral Byng, condamné en Angleterre pour trahison. Il rédige le Poème sur le désastre de Lisbonne, survenu l'année précédente.

1758
En publiant sa Lettre à d'Alembert sur les spectacles, J.-J. Rousseau se brouille définitivement avec Voltaire. Les pasteurs veulent expulser Voltaire du territoire de Genève.

1759
Aggravation de la répression contre les philosophes : l'Encyclopédie est condamnée et Voltaire trouve le slogan « Ecr. l'Inf. » (« écraser l'Infâme »).
Il aménage le domaine qu'il vient d'acquérir à Ferney, en territoire libre entre la Suisse et la France. Là, il rédige le conte philosophique Candide, mais aussi Le Sermon des Cinquante, violent pamphlet contre le christianisme. Pendant plusieurs années, Voltaire mène une campagne tous azimuts contre les ennemis des philosophes (Pompignan, Fréron, Palissot, J.-J. Rousseau, les Jésuites d'Ornex, l'évêque d'Annecy...) et prépare une édition commentée de Corneille pour la petite-nièce du dramaturge qu'il a recueillie chez lui.

1762
Voltaire apprend l'exécution de J. Calas et entreprend de réhabiliter sa mémoire. L'homme est finalement réhabilité en 1765. Encouragé par ce triomphe, Voltaire continue d'intervenir en faveur des protstants persécutés, et lance une nouvelle « affaire », pour sauver le protestant Sirven, acquitté en 1771.

1766
Voltaire défend les « natifs » (étrangers nés dans la ville) de Genève contre les « citoyens » qui les excluent. Il entreprend la défense posthume du chevalier de La Barre et de Lally-Tollendal, tous deux exécutés, mais en vain. Les années 1760 et 1770 sont marquées par la multiplication des activités judiciaires du philosophe.

1773
Voltaire est atteint de strangurie, maladie grave qui l'affaiblit beaucoup.

1778
Voltaire vient à Paris, pour la première fois depuis 1750. Visites, députations, séances à l'Académie, réception à la Loge des Neuf-Sœurs, représentation triomphale d'Irène à la Comédie-Française. Après trois mois épuisants et glorieux, il meurt, le 30 mai. Ses restes, inhumés en terre chrétienne malgré l'interdiction ecclésiastique, seront transférés au Panthéon le 11 juillet 1791.

Provenance

Cet article provient du site Les Essentiels de la littérature (2015).

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