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L’imprimerie

L’imprimerie
L’imprimerie

© Bibliothèque nationale de France

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C’est grâce à l’imprimerie que les idées de la Renaissance et de l’humanisme se diffusent rapidement en Europe. Une révolution technique qui provoque un changement profond des mentalités.

L’invention de l’imprimerie, deuxième révolution du livre après l’invention du codex, qui remplace le rouleau de papyrus à la fin de l’Antiquité, permet la diffusion des idées humanistes. Pendant la majeure partie du Moyen Âge, il n’y eut d’autres livres que les manuscrits, coûteux et rares, et la constitution d’une « librairie » ou bibliothèque était malaisée. Pourtant, la mise au point de la xylographie permettait déjà de reproduire des images grossières : en gravant sur une planche de bois à l’envers et en relief, des lettres et des images, puis en enduisant les parties en relief d’encre grasse, on pouvait démultiplier un message. Mais la xylographie ne permettait de reproduire qu’un texte déterminé, et les bois s’usaient rapidement. Dès les années 1420, les caractères mobiles permettant de reproduire des textes variés furent mis au point ; au moment où coïncident le développement de la métallurgie, et l’amélioration de la qualité du papier et des encres, Johann Gutenberg, né à Mayence, orfèvre d’origine, a le premier l’idée d’utiliser des caractères en métal, un alliage de plomb, d’étain et d’antimoine. Avec ses associés Pierre Schefer et Johann Fust, Gutenberg publie une monumentale Bible en latin, vers 1455, puis un psautier.

L’invention de l’imprimerie se répand très vite en Europe : l’Allemagne connaît un millier d’imprimeries dès la fin du siècle, l’imprimerie se développe en Italie à partir de 1465, puis en France (Guillaume Fichet publie le premier livre imprimé en France sur les presses de la Sorbonne en 1469), et en Angleterre à partir de 1476. La diffusion des imprimés va permettre une révolution des mentalités, tout au long du 16e siècle et des trois siècles suivants : abaissement des prix du livre, progrès de l’alphabétisation et innovations au sein du livre lui-même qui facilitent l’intelligibilité du texte. Le développement du livre imprimé favorise la réflexion sur les textes et la critique des institutions (la religion, l’état), il est donc très vite jugé dangereux, et contrôlé par les autorités.