Découvrir, comprendre, créer, partager

Image

Les Quatre livres

Les Quatre livres
Le format de l'image est incompatible

Les Quatre Livres, à savoir la « Grande étude », l'« Invariable milieu », les « Entretiens de Confucius » et le « Mencius », dans leur version commentée par Zhu Xi (1130-1200), seront jusqu'au début du 20e siècle la base de l'enseignement confucéen. Il n'est pas surprenant que ces textes exprimant une morale qui n'est pas si éloignée de la morale chrétienne aient suscité l'intérêt des missionnaires et les premiers bénéficié d'une traduction latine et d'une publication. Cette oeuvre collective, ayant mobilisé jusqu'à seize personnes autour du P. Prospero Intorcetta (1625-1696), restée inachevée (le « Mencius » et la moitié des « Entretiens de Confucius » n'ont pas été traduits) fut publiée entre 1662 et 1669.

La particularité de cette édition est de donner le texte chinois, en caractères originaux et en transcription phonétique ainsi que la traduction latine. Pour la « Grande étude » et les « Entretiens...», gravés à Jianchang en 1662, le texte chinois donné phrase par phrase, chaque caractère chinois étant suivi de sa romanisation, est disposé horizontalement de gauche à droite, à l'occidentale, et précède la traduction latine. La présentation de l'« Invariable milieu » dont la gravure avait commencé à Canton en 1667, est différente. Chaque page est virtuellement séparée en deux colonnes, la colonne de gauche donne la traduction latine en lignes horizontales alors que le texte chinois se lit verticalement à partir de la droite selon la tradition chinoise. La romanisation de chaque caractère est notée tout à côté, et un numéro renvoie au terme latin correspondant.

Ce travail n'était pas terminé lorsque le P. Intorcetta partit pour Rome via Goa et Lisbonne demander l'envoi de missionnaires et l'autorisation d'ordonner prêtres des lettrés chinois veufs. L'impression fut poursuivie à Goa, en caractères mobiles, par un imprimeur chinois, baptisé sous le nom de Paul qui l'avait accompagné. Les feuillets, en papier européen, sont alors imprimés sur les deux faces.

Le P. Intorcetta apporta certainement plusieurs exemplaires de son œuvre à Rome, l'un est toujours conservé à la Vaticane, et dès 1672, Melchisédech Thévenot publia dans le tome IV de ses Relations de divers voyages curieux... la version française de l'« Invariable milieu » et de la « Vie de Confucius » d'après sa traduction latine. André Cramoisy le publia également en 1673. Quelques années plus tard, le P. Philippe Couplet qui avait d'ailleurs participé à la première traduction, fera publier à Paris, où il était venu demander à Louis XIV l'envoi de missionnaires français en Chine, une nouvelle version du texte latin.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1662
  • Lieu
    Jianchang
  • Description technique
    Bois par page (23,7 x 15 cm), fascicule (28 x 17,5 cm) et un volume relié (29,6 x 18,8 cm)
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, CHINOIS 9335-9336

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmtmfpz2fmnh5