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Le chimiste français Henri Moissan dans son laboratoire à Paris utilisant un four à arc électrique pour tenter de créer des diamants synthétiques

Le chimiste français Henri Moissan dans son laboratoire à Paris utilisant un four à arc électrique pour tenter de créer des diamants synthétiques
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Le 17 mai 1893, le chimiste français Henri Moissan (1852-1907) évoque lors d’une conférence à l’Académie des Sciences, ses travaux sur la synthèse du diamant. Ses premières recherches sur le sujet débutent en 1892 dans son laboratoire de l’École supérieure de Pharmacie de Paris. Pour cela il analyse et examine les conditions géologiques et les propriétés du diamant. Comprenant que cette gemme a besoin de hautes pressions et de hautes températures pour se former, il invente alors un four électrique lui permettant d’avoisiner les 3500 degrès. Le 6 février 1893, Moissan annonce l’obtention de diamants synthétiques. Si ceux-ci sont microscopiques et si le procédé employé est contesté par Henry Le Chatelier (1850-1936) ou encore l’ingénieur britannique Charles Parsons (1854-1931), il est toutefois certain selon Claude Viel qu’Henri Moissan doit être considéré comme un véritable précurseur qui a ouvert la voie vers la synthèse moderne du diamant. 

« – Vous regardez mes cailloux, dit M. de Maubreuil, j’en possède environ sept cents variétés et, dans le nombre, il y en a quelques-uns de fort beaux ; mais nous ferons mieux que cela. En ce moment je m’occupe de la synthèse du diamant ; le carbone cristallisé est la seule gemme que je ne sois pas arrivé à reproduire d’une façon satisfaisante.  […] 

– Avez-vous déjà obtenu quelques résultats ? demanda Baruch prodigieusement intéressé.  

– Bah ! cela ne vaut pas la peine d’en parler ! J’ai bien fabriqué des diamants minuscules, mais tous étaient jaunis, tachés, ou présentaient quelque tare. Ce que je veux, c’est produire à volonté, sans le moindre aléa, des gemmes aussi grosses, aussi limpides que le Régent ou le Koh-i-noor. […] 

– Moissan, lui-même, le grand chimiste français, dit Baruch, n’en avaient obtenu que de minuscules. Les plus gros étaient de la dimension d’une tête d’épingle et il les distribuait à titre de curiosité aux élèves de ses cours. […] 

Maintenant, le silence régnait dans le laboratoire. Baruch disposa sur la table de vastes creusets qui furent remplis de barres de métal, saupoudrées d’une poussière de carbone très dense. Dans d’autres, M. de Maubreuil introduisit des blocs de graphite, et il ajusta les tubulures d’un appareil par lequel l’acide carbonique, porté à une haute température, devait arriver au sein même de la masse en fusion.  […]  

Baruch se saisit d’une lourde masse d’acier à manche très court, et, d’un geste brutal, fit voler le creuset en éclats. Chaque fragment de terre réfractaire apparut tapissé d’un éblouissant revêtement de diamants. Ils étincelaient de mille feux, au milieu de l’âcre vapeur qui s’exhalait encore. L’Américain était demeuré muet de stupeur et d’émerveillement. La fortune qui s’étalait devant ses yeux était inestimable, il y avait là des cristaux bruts de la grosseur d’une pomme que les impératrices et les reines se seraient disputés à coups de milliards. M. de Maubreuil, très pâle, considérait les gemmes avec un extatique sourire. » 

Gustave Le Rouge, Le mystérieux docteur Cornélius, Paris, Maison du livre Moderne, 1912-1913 

© Library of Congress

  • Date
    vers 1900
  • Description technique
    Photographie, négatif sur verre, 12,7 x 17,7 cm
  • Provenance

    Library of Congress, Prints and Photographs Division Washington, 2014682107

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmxvqnpcgc2d