« Ô vision terrible et sublime ! »

Louis Barthou, président des Amis du Livre contemporain, passe commande à Émile Bernard d’un ouvrage de 50 eaux-fortes originales illustrant La Fin de Satan de Victor Hugo. L’ouvrage paraît en 1935, à l’occasion du cinquantenaire de la mort de l’auteur.
Le dessin illustre le chapitre « L’Ange liberté » (Hors de la terre III), strophe VI :
« L’ange sans dire un mot regarda le fantôme
Fixement, et gonfla sa lèvre avec dédain.
L’étoile qu’elle avait au front se mit soudain
À grandir, emplissant d’aurore l’ombre obscure.
Ô vision terrible et sublime ! à mesure
Que l’astre grandissait, la larve décroissait ;
L’ardent grossissement de l’étoile poussait
Lilith-Isis vers l’ombre, et mêlait à la fange
Le fantôme rongé par la clarté de l’ange ;
Les rayons dévoraient l’affreux linceul flottant ;
L’étoile aux feux divins, plus large à chaque instant,
Météore d’abord, puis comète et fournaise,
Fondait le monstre ainsi qu’un glaçon dans la braise.
Quand l’astre fut soleil, le spectre n’était plus. »
Bibliothèque nationale de France
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Date
1935
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Auteur(es)
Émile Benard (1868-1941), graveur ; Victor Hugo (1802-1885), auteur
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Description technique
Eau-forte
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Provenance
BnF, département des Estampes et de la photographie, DC-457 (2)-FOL
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Lien permanent
ark:/12148/mm0xc77v4q623