L’Extase de saint Augustin

La Théologie, vêtue d’une robe étoilée, et saint Jean, qu’accompagne un aigle, apparaissent au milieu de nuées à l’intérieur d’une église, à saint Augustin ; ils lui montrent Dieu le Père, son Fils et le Saint-Esprit qui forment la sainte Trinité et l’invitent à en écrire les mystères. Le saint porte l’habit des chanoines de Saint-Augustin, il est à genoux, tient un cœur enflammé, son attribut, et a déposé devant lui sa crosse et sa mitre. À gauche, un angelot présente un tableau sur lequel sont représentées des armoiries.
Une vie de saint Augustin en images, œuvre de Schelte a Bolswert, Iconographia magni patris Aurelii Augustini, avait été publiée à Paris en 1624. La planche 14 représentait le même sujet que la gravure de Bosse, repris par Van Dyck en 1628 en un tableau pour l’église des Augustins d’Anvers. En ajoutant la figure de la Théologie, en faisant rentrer saint Jean dans sa composition, l’estampe de Bosse renouvelait l’iconographie de cette scène. Les Notes manuscrites de Mariette permettent de compter cette estampe dans son œuvre, mais le nom du peintre ou dessinateur n’y est pas indiqué, pas plus que la date. Au fol. 298, elles louent la “fermeté” de son eau-forte qui faisait qu’on pouvait la croire gravée au burin. Il existe un second état, tout aussi anonyme, dans lequel les armoiries ont été remplacées par une scène où les figures de la Charité et de la Foi invitent un prince à se convertir en lui montrant le symbole de la Trinité. Ce personnage est assis sur un siège reposant sur un mauvais plancher placé sur la margelle d’un puits : image d’un homme que le péché conduit à sa propre perte. Il n’est pas certain cependant que cette transformation soit l’œuvre de Bosse.