Steamer avec machine à l’avant

Les initiales de Victor Hugo flottent au gré des flots, et semblent bien se rapporter à ces vers qu’on peut lire sur l’un des derniers feuillets du carnet de voyage de 1863 :

« Le poète, de gloire et de haine suivi,
Laisse derrière lui, comme un vaisseau qui fume,
Le sillon de vapeur et le sillon d’écume. »

Un an après, le même jour et pendant la même traversée, Victor Hugo remarque en mer un steamer, et note, avant d’esquisser le dessin du navire :

« Vent debout. Bon temps du reste. Mer très belle.
Passe un steamer à hélice, ayant sa voilure à l’avant et sa machine et sa cheminée tout à l’arrière. »

Hugo a toujours magistralement mis en scène sa propre image. Ses dessins abondent d’initiales qui s’entremêlent aux cieux ou aux nuées ombrageuses de la mer. S’identifiant à tout ce qui l’entoure, Hugo apparaît plus acteur que spectateur ou « contemplateur ». Dans ses compositions où se détachent les fameux « V H », le texte et l’image semblent fondus en une immense signature emblématique.