Portefeuille des enfans

Publié en livraisons à partir de 1784, le Porte-feuille des enfans conçu par Antoine Nicolas Duchesne et Auguste Savinien Leblond tient à la fois de l’imagier, de l’album de modèles à dessiner et surtout de l’encyclopédie. « Mélange intéressant d’animaux, fruits, fleurs, habillemens, plans, cartes et autres objets », il se présente sous la forme d’un recueil de planches gravées sous la direction de Cochin d’après des originaux choisis dans les publications scientifiques faisant autorité (Buffon, Réaumur, Duhamel, Regnault.) et qu’accompagnent en regard des textes explicatifs. L’intention est de « parler aux yeux » au moyen d’images qui se succèdent sur un mode aléatoire sans ordre prémédité, invitant ainsi l’enfant à structurer lui-même son encyclopédie. Le mérite de l’œuvre est reconnu puisque le Livret du portefeuille des enfans est adopté comme ouvrage élémentaire dans les écoles primaires en 1796. Le concept est repris par Friedrich Justin Bertuch, qui fait paraître à Weimar entre 1796 et 1821, un Portefeuille des enfans bilingue français-allemand (puis quadrilingue) en dix volumes comportant chacun cent planches coloriées. En préambule, l’auteur rappelle les qualités requises pour cette collection d’estampes à l’usage des enfants, à savoir l’exacte et juste représentation des choses, des textes courts et simples, de l’exotisme, enfin un prix modéré afin que l’ouvrage puisse « être abandonné à l’entier usage de l’enfant » qui doit avoir « la liberté, de s’en servir comme d’un jouet, de le feuilleter à toute heure, de l’enluminer, de le découper ». (C. P.)