« Le Petit Poucet, s’étant approché de l’ogre, lui tira doucement ses bottes. »

« Le petit Poucet s’étant approché de l’ogre, lui tira doucement ses bottes, et les mit aussitôt. Les bottes étaient fort grandes et fort larges ; mais comme elles étaient fées, elles avaient le don de s’agrandir et de s’apetisser selon la jambe de celui qui les chaussait, de sorte qu’elles se trouvèrent aussi justes à ses pieds et à ses jambes que si elles avaient été faites pour lui. Il alla droit à la maison de l’ogre où il trouva sa femme qui pleurait auprès de ses filles égorgées. " Votre mari, lui dit le petit Poucet, est en grand danger, car il a été pris par une troupe de voleurs qui ont juré de le tuer s’il ne leur donne tout son or & tout son argent. Dans le moment qu’ils lui tenaient le poignard sur la gorge, il m’a aperçu & m’a prié de vous venir avertir de l’état où il est, & de vous dire de me donner tout ce qu’il a vaillant sans en rien retenir, parce qu’autrement ils le tueront sans miséricorde. Comme la chose presse beaucoup, il a voulu que je prisse ses bottes de sept lieues que voilà pour faire diligence, & aussi afin que vous ne croyiez pas que je sois un affronteur. " La bonne femme fort effrayée lui donna aussitôt tout ce qu’elle avait car cet ogre ne laissait pas d’être fort bon mari, quoiqu’il mangeât les petits enfants. »
Mots-clés
© Bibliothèque nationale de France
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Date
1862
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Lieu
Paris, Ed. J. Hetzel
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Auteur(es)
Charles Perrault (1628-1703), auteur ; Gustave Doré (1832-1883), dessinateur
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Description technique
Fumé d’une gravure sur bois, 19,2 x 24,1 cm
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Provenance
BnF, département des Estampes et de la Photographie, DC-298 (J, 2)-FOL, p. 11
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Lien permanent
ark:/12148/mm132200452v