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Les écrits merveilleux de la grotte mystérieuse du Très haut pour l’extinction et la transmission des cinq épurations pour la résurrection des corps

Les écrits merveilleux de la grotte mystérieuse du Très haut pour l’extinction et la transmission des cinq épurations pour la résurrection des corps
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Ce texte appartient à la catégorie des écrits taoïstes du corpus du Joyau magique, de la « Caverne du mystère ». La rédaction du texte remonterait à la phase de formation de la religion taoïste, à la fin du 4e siècle de notre ère. Le rituel funéraire décrit dans ce rouleau conserve la transcription la plus ancienne des pratiques mortuaires taoïstes.

Les inscriptions particulières de ce document proviennent du Lingbao wuliang duren shangpin miaojing, un texte taoïste fondamental, dont la section finale contient une invocation magique. Celle-ci devait être récitée lors des funérailles taoïstes afin de soustraire l’âme du défunt aux tortures de l’enfer et de la faire accéder au « Palais du Sud » où étaient réunis les nouveaux adeptes. L’âme pouvait aussi réintégrer la roue des incarnations. L’incantation figurait en « caractères célestes », inscrits sur cinq dalles de pierre que l’on plaçait dans les cinq directions sur la voie d’accès à la tombe ou à l’entrée de la chambre funéraire. Au cours de la cérémonie, chacune des cinq parties incantatoires était récitée. Elle était accompagnée d’un ordre destiné à la bureaucratie du monde des morts pour demander la protection de l’adepte, dont le nom était ajouté, pendant son voyage transitoire. L’officiant exécutait une danse rituelle dans chaque direction tout en lisant l’invocation.

Le texte à l’encre foncée sur un beau papier ocre contient deux types d’écriture calligraphiés avec le plus grand soin. L’un est en style régulier ordinaire, l’autre dans une superbe écriture céleste employée à quatre reprises, dont trois fois dans un espace réglé verticalement et horizontalement formant un quadrillage de huit fois huit colonnes. Dans ce carroyage prennent place soixante-quatre caractères, tandis que la deuxième inscription du rouleau se distingue par un texte en corps plus gros qui ne porte que sur trois colonnes.

Les graphies ressemblent à celles de l’écriture talismanique. Toutefois, il ne s’agit pas ici d’un ensemble de charmes accolés mais bien d’une écriture qui véhicule un texte complet. Cette sorte de sigillaire d’un style très particulier reflète l’écriture que les « Vénérables célestes » du Commencement primordial auraient révélée dans le ciel. Ces graphies, d’après la tradition taoïque, furent inspirées de formes naturelles d’énergie pure constituées d’elles-mêmes. Secrètes, pratiquées par les seuls initiés, elles étaient considérées comme atteignant la plus grande pureté céleste et étaient donc regardées comme les plus efficaces et les plus appropriées pour communiquer avec les forces de l’au-delà.

Le texte taoïque du Wushang biyao fournit une description de ces « écrits réels » qui se résume ainsi : « Après que l’univers a été plongé dans une obscurité totale pendant trois jours et trois nuits, le ciel est de nouveau illuminé par l’apparition d’une écriture céleste aux cinq directions. Le souverain parfait du ciel explique le rôle cosmique des caractères de jade de l’écriture céleste : formés de souffles coagulés, ces caractères provoquent la division du yin et du yang et des trois lumières et animent tous les êtres. Pour l’homme, ces caractères peuvent faire sortir des ossements morts de la longue nuit et faire fondre les âmes vivantes dans le Palais vermillon. »
La pratique de graver des textes en écriture sigillaire sur les pierres tombales ensevelies à l’intérieur du caveau est attestée par l’archéologie depuis la dynastie des Tang.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Non daté ; entre 550 et 628
  • Lieu
    Chine
  • Description technique
    Rouleau manuscrit de 12 feuilles de papier ; texte : 19 caractères par colonne ; 8 gros caractères par colonne pour les invocations en caractères célestes, 26,2 x 559,7 cm
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, PELLIOT CHINOIS 2865

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmhnp0wh41szs