Isidore Ducasse, dit Lautréamont

J’ai reçu la vie comme une blessure, et j’ai défendu au suicide de guérir la cicatrice. Je veux que le Créateur en contemple, à chaque heure de son éternité, la crevasse béante. C’est le châtiment que je lui inflige.
Né en Amérique du Sud, Isidore Ducasse est étranger en France où, adolescent, il vient faire ses études. Il décide pourtant d’y rester et de s’installer à Paris pour suivre sa vocation d’écrivain, très affirmée dès le plus jeune âge.
Sous le pseudonyme de comte de Lautréamont, il publie en 1869 Les Chants de Maldoror, mais l’œuvre, jugée sulfureuse, est interdite de vente. C’est ensuite sous son véritable nom qu’Isidore Ducasse publie deux fascicules en prose, intitulés Poésies (1870). À peine son œuvre est-elle publiée qu’il meurt brusquement, à 24 ans, en plein siège de Paris, sans avoir connu la gloire à laquelle il aspirait. Ses écrits tombent dans l’oubli pendant des années avant d’être connus et célébrés dans les années 1920, notamment par les poètes surréalistes.