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Les textes fondateurs de l’islam : Coran et Sunna

Versets du Coran à l’encre d’argent sur papier pourpre
Versets du Coran à l’encre d’argent sur papier pourpre

© Bibliothèque nationale de France

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Les croyances de l’islam se fondent sur deux sources complémentaires : en premier lieu le Coran, qui met par écrit l’ensemble des révélations reçues par Muhammad durant sa vie ; en second lieu la Sunna, recueil des traditions attribuées au Prophète. Deux ensembles qui fondent également la vie législative et sociale de la communauté musulmane.

L’islam, la plus récente des religions du Livre, se fonde sur deux sources au statut différent :

  • le Coran, qui signifie « la récitation », représente pour les croyants le Livre sacré transcrivant la Parole de Dieu telle qu’elle aurait été transmise oralement en arabe par l’ange Gabriel au prophète Muhammad, dernier des envoyés divins ;
  • la Sunna, « conduite », seconde source canonique établie plus tardivement, comprend l’ensemble des traditions se rapportant au Prophète, à ses compagnons et à sa famille. Les hadîth (traditions) qui la composent reprennent les paroles et les comportements de Muhammad, désigné par le Coran comme modèle parfait. Ils permettent d’éclaircir ou de compléter les révélations coraniques parfois obscures.
Recueil de tradition sur papier ocre et papier blanc
Recueil de tradition sur papier ocre et papier blanc |

© Bibliothèque nationale de France

Constitution d’un droit musulman
Constitution d’un droit musulman |

Bibliothèque nationale de France

C’est à partir de ses textes sacrés que l’islam a tiré les principes de vie individuelle et collective qui régissent la vie de chaque musulman. Ces applications canoniques concrètes sont contenues dans la Loi divine islamique, la charia – étymologiquement la voie à suivre –, dont les règles, les doctrines et les normes ont été codifiées par les savants du droit musulman (fiqh).

Dans un premier temps, Coran et Sunna reposèrent uniquement sur la transmission orale ; il n’existe pas de trace écrite de la main de Muhammad, ou contemporaine de l’époque prophétique.

Le Coran

Le Coran, constitué par l’ensemble des révélations qu’aurait reçu Muhammad entre 610 et 632, ne fut fixé, dans la forme canonique que nous lui connaissons, qu’après sa mort. Les étapes de cette constitution restent néanmoins encore assez incertaines. Selon la doctrine traditionnelle, les versets dictés par l’ange Gabriel à Muhammad, d’abord mémorisés par le Prophète lui-même, furent fidèlement transmis à ses compagnons qui les auraient copiés sur les matériaux les plus divers, omoplates de chameaux, morceaux de palmes. Regroupés alors sous forme de recueils, il en circulait des versions divergentes à travers tout l’empire. Pour la plupart des exégètes, les versets et les sourates notés à l’origine dans un ordre indéterminé étaient déjà classés dans l’ordre définitif décroissant de longueur.

Versets du Coran en style higazi
Versets du Coran en style higazi |

© Bibliothèque nationale de France

Versets du Coran en style coufique
Versets du Coran en style coufique |

Bibliothèque nationale de France

Ce serait le calife ’Uthmân, mort en 656, qui, après avoir réuni tous les corpus existants, aurait imposé l’une de ces versions et détruit les autres. Au sein même de l’islam, certains réfutèrent cette recension, lui reprochant de ne pas reproduire nécessairement le message de Muhammad. Les données de la tradition orthodoxe ne sont que partiellement confirmées par les recherches historiques contemporaines. Datés sur des critères paléographiques, les premiers corans connus, dont aucun n’est complet, remontent à la seconde moitié du 7e siècle ; ils montrent un état du texte qui, par l’imperfection de la notation de sa graphie, reste d’une lecture ambiguë puisque les voyelles brèves et les points diacritiques qui différencient les lettres de forme semblable ne sont pas précisés.

Le Prophète Mahomet prêchant
Le Prophète Mahomet prêchant |

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La Sunna

C’est progressivement que le second ensemble de textes sur lequel se base l’islam fut constitué et qu’il prit valeur d’autorité et de source de la législation. Le travail de collecte des hadîths, traditions rapportant les dits et gestes du Prophète, ne commença qu’à la fin du 1er siècle de l’hégire (7e siècle) et ne fut systématique qu’au 3e siècle, au moment où l’extension de la communauté musulmane sous la dynastie abbasside posait des problèmes dont les réponses n’étaient pas dans le Coran. Les six recueils de hadîths faisant autorité comme ceux d’al-Bukhârî ou de Muslim furent composés à cette époque. Il est pourtant avéré que bon nombre de traditions furent forgées afin d’étayer les thèses des différents partis ou écoles. Face à la prolifération de fausses traditions, la science du hadîth s’était dotée dès le siècle précédent de règles d’authentication et de vérification systématiques portant sur la fiabilité des chaînes de transmetteurs.

Bleu, rouge, or et vert des décors maghrébins
Bleu, rouge, or et vert des décors maghrébins |

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